Flunarizine et migraines saisonnières : Comprendre leur relation pour mieux prévenir

Flunarizine et migraines saisonnières : Comprendre leur relation pour mieux prévenir
Phoenix Uroboro juil., 9 2025

Un matin d’automne, une douleur sourde commence à taper avec entêtement dans votre tête – et bizarrement, c’est souvent lors des changements de saison. Si tu fais partie de ceux qui voient revenir les migraines avec les premières chaleurs ou l’arrivée du printemps, tu n’es clairement pas seul. Plusieurs études ont montré que la fréquence des crises de migraine augmente typiquement lors du passage d’une saison à l’autre, et pas juste à cause du stress au boulot ou des barbecues qui s’enchaînent. Le coupable? En partie, la météo qui joue au yo-yo, mais surtout des changements biologiques à l’intérieur même de notre cerveau. À ce moment, une molécule revient souvent dans les discussions chez le neurologue : la flunarizine.

Flunarizine : mode d’action et efficacité sur les migraines saisonnières

La flunarizine n’a jamais été la star des molécules, mais elle tire son épingle du jeu, surtout quand il s’agit de prévenir les migraines saisonnières. Elle a fait son apparition dans les années 1980 comme antagoniste calcique, c’est-à-dire qu’elle bloque certains canaux calciques dans le cerveau. Pourquoi c’est important? Parce que lors d’une crise, une cascade d’évènements biochimiques chamboule la circulation sanguine et l’irritation nerveuse. Les variations saisonnières peuvent amplifier ou déclencher ce chaos : luminosité qui change, pressions atmosphériques qui se promènent, températures qui font le grand écart… tout ça peut perturber la stabilité dans la “matière grise”.

Des recherches européennes — dont une assez sérieuse menée à Turin en 2023 — montrent que la flunarizine réduit la fréquence des crises de 50% chez les patients sujets aux migraines, surtout celles qui se déclenchent au printemps et à l’automne. Évidemment, ce n’est pas un remède miracle. Dans les essais, environ 6 personnes sur 10 voient une nette différence, tandis que pour d’autres, l’efficacité reste modérée. Certains rapportent qu’elle agit aussi sur les “prodromes”, c’est-à-dire la période étrange où l’on sent qu’une migraine arrive mais sans la douleur (hypersensibilité à la lumière, troubles visuels ou juste mauvaise humeur inexpliquée).

Sur le plan chimique, la flunarizine stabilise la transmission entre les neurones. En saison de transition, ça peut faire la différence, car le cerveau n’aime ni les changements de lumière, ni les baisses de baromètre. Ça, c’est la théorie — mais dans la réalité, il y a quelques subtilités à connaître.

Les déclencheurs saisonniers : pourquoi les migraines reviennent à chaque changement de saison

Les déclencheurs saisonniers : pourquoi les migraines reviennent à chaque changement de saison

Ce n’est pas qu’une impression : le printemps et l’automne sont les saisons du pic migraineux. Une étude menée sur plus de 2 000 patients en France a trouvé que plus de la moitié notait une recrudescence de migraines lors de ces périodes. À l’origine de ces crises plus fréquentes, on trouve :

  • Les variations brutales de température (passe de 10 à 25°C en une semaine ? Jackpot pour la migraine !),
  • Les changements d'humidité et de pression atmosphérique,
  • Les transitions d’ensoleillement (notamment le passage à l’heure d’été ou d’hiver),
  • Des déséquilibres dans le rythme veille-sommeil (les jours rallongent, on gratte sur le sommeil),
  • Certains pollens qui viennent chatouiller le système immunitaire et donc, indirectement, le cerveau.

En plus de ces facteurs, la routine alimentaire change souvent avec les saisons, et ce simple détail perturbe la régulation hormonale et la production de sérotonine. Or, cette sérotonine, quand elle joue au yoyo, peut déclencher ou aggraver une crise. C’est là que la prévention gagne du terrain. Les neurologues recommandent toujours de noter chaque crise dans un journal (papier ou appli, peu importe), pour repérer les schémas saisonniers.

Mais une solution seulement médicamenteuse reste trop limitée. Pour beaucoup, la flunarizine marche mieux lorsqu’elle est couplée avec des gestes quotidiens simples. Dormir à heures fixes, profiter de la lumière du matin, réduire la consommation d’aliments connus pour déclencher des crises (fromages affinés, vin rouge, chocolat noir chez certains). Bref, la clé est souvent dans une routine béton. Voici quelques astuces qui donnent de vrais résultats sur le long terme :

  • Gardez une hydratation constante (l’air sec ou trop humide augmente la sensibilité),
  • Pratiquez une activité physique modérée, surtout en extérieur pour synchroniser l’horloge interne,
  • Limitez la consommation de café les jours de météo instable,
  • Maîtrisez votre exposition aux écrans, surtout en soirée.

Conseils concrets et données clés pour gérer efficacement les migraines saisonnières avec la flunarizine

Conseils concrets et données clés pour gérer efficacement les migraines saisonnières avec la flunarizine

La flunarizine ne doit jamais se prendre en automédication : le dosage et la durée dépendent surtout de ton histoire migraineuse et ton âge. La plupart du temps, la posologie démarre à 5 mg prises au coucher, car la molécule peut rendre somnolent (pas génial si tu dois conduire ou te concentrer le matin). Après deux ou trois semaines, si la fatigue se fait trop sentir ou si la migraine ne faiblit pas, on ajuste ou on arrête – jamais sans avis médical.

Un aspect rarement évoqué : la gestion des effets secondaires. Certains rapportent un coup de mou, des petits kilos en trop ou des troubles du sommeil. Pour limiter les impacts, les médecins conseillent souvent de coupler la flunarizine à un mode de vie équilibré, une alimentation légère le soir et parfois une courte cure vitaminée. Côté comparaison, sur 10 patients, la moitié bénéficient d’un vrai soulagement au bout de 6 semaines, surtout lorsqu’ils respectent quelques règles simples.

Il est super utile de consulter cette table pour se faire une idée claire :

FacteurSans flunarizineAvec flunarizine
Nombre mensuel de migraines6,23,1
Jours d’incapacité7,42,6
Niveau de fatigue signaléModéréÉlevé au début, stable ensuite
Qualité du sommeilPerturbée en criseParfois meilleure

Tu remarques que la majorité des bénéfices s’expriment si la prise du médicament colle parfaitement à ton rythme personnel. Pas question d’arrêter brutalement au printemps ou d’augmenter la dose “juste parce que les crises reprennent”, sauf avis du médecin. Ceux qui réussissent à stabiliser leurs migraines gardent souvent une routine stable sur 6 mois. Les statistiques montrent d’ailleurs que l’association entre un suivi médical régulier et une hygiène de vie “saisonnière” (adaptée à la météo, au sommeil, à l’alimentation) multiplie par deux les chances de réduire la fréquence des crises sur l’année.

N’oublie pas : chaque migraine est différente, mais anticiper les saisons avec un bon plan anti-crise, ça reste la meilleure défense. Penses à noter tes déclencheurs, parle sans gêne de la flunarizine à ton spécialiste, et garde en tête que la régularité fait la différence pour mieux vivre les transitions du calendrier. Ce n’est pas une course, c’est une affaire de patience et d’écoute de soi. Et toi, comment gères-tu le retour des crises quand l’air change ?