Un jour : vous partez enfin en vacances, vous posez vos valises à l’hôtel, et la douche vous attend. L’eau coule depuis des tuyaux tranquilles restés silencieux des semaines. Ce moment innocent peut cacher une menace invisible : la légionellose. Bizarrement méconnue, elle surgit souvent là où on ne l’attend pas. Chaque année en France, environ 1 500 cas sont signalés — et près d’un tiers sont directement liés à un séjour loin de chez soi. Alors, oui, voyager, c’est prendre l’air… mais parfois c’est aussi le boire !
Comment la légionellose guette les voyageurs
Oubliez les vieux clichés de maladies exotiques ramenées de contrées lointaines. La légionellose, elle, ne fait pas de favoritisme géographique – l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne : toutes les destinations européennes figurent dans les rapports épidémiologiques. Ce n’est pas seulement l’eau trouble du bout du monde qui est en cause, mais aussi celle des hôtels quatre étoiles et des résidences secondaires restées fermées durant l’hiver.
Le vrai coupable, c’est la bactérie Legionella pneumophila. Elle adore l’eau tiède stagnante (entre 25 et 45 °C), ne se multiplie pas dans l’eau froide et explose dès que les conditions sont réunies. Les douches d’hôtel, les spa, jacuzzis, fontaines décoratives ou encore les systèmes de climatisation mal entretenus deviennent des nids parfaits. Il suffit d’inhaler les micro-gouttelettes d’eau contaminée : la microbrume de la douche, le nuage autour d’un bain à remous, la brise d’un système de climatisation malveillant. Et boum, dans les poumons.
Pourquoi tant de cas en voyage ? Quand les installations ne sont pas utilisées, l’eau stagne. C’est la fête pour les bactéries. Les hôtels au top sont censés désinfecter régulièrement, mais tout le monde n’est pas carré, surtout quand la saison n’a pas encore commencé ou que la crise économique impose des coupes budgétaires sur la maintenance. Selon l’Institut Pasteur, plus de 21 % des légionelloses notifiées entre 2015 et 2024 étaient associées à un voyage à l’étranger ou en France. L’agence Santé publique France suit d’ailleurs systématiquement l’apparition de cas groupés dans des hôtels ou campings. Le fait marquant ? Une seule personne infectée peut alerter les autorités sanitaires et déclencher une enquête d’hygiène. Les épidémies sont rarissimes, mais chaque année on recense plusieurs « clusters ». Les courbes montent surtout l’été, pile quand tout le monde voyage.
La légionellose n’affiche pas un faible taux de létalité : selon une étude du BEH, environ 10 % des cas finissent mal, et le risque grimpe si la personne a plus de 50 ans, fume ou souffre d’une maladie chronique. Les symptômes ? Une fièvre brutale, une toux sèche, des douleurs, des troubles digestifs, souvent pris pour ceux d’une vilaine grippe ou d’une Covid. Le diagnostic traîne parfois, car on ne pense pas immédiatement à cette maladie atypique. Quelques jours de retard, et les complications s’invitent.
Voici un aperçu des données annuelles françaises (source : Santé publique France) :
| Année | Cas signalés | Liés au voyage (%) | Décès signalés (%) |
|---|---|---|---|
| 2021 | 1020 | 27 | 9,8 |
| 2022 | 1350 | 31 | 10,5 |
| 2023 | 1567 | 29 | 11,1 |
| 2024 (est.) | 1580 | 30 | 10,9 |
Le nombre de cas liés au voyage reste à peu près stable autour de 30 %. Un détail ? Non. Car ces cas sont souvent évitables avec des gestes simples.
Prévention : des gestes à adopter avant et pendant le voyage
Si la bactérie vous fait déjà flipper, rassurez-vous—il existe des moyens simples pour éviter son attaque furtive. Petit guide pratique sans jargon, à glisser dans sa check-list de vacances :
- Dès votre arrivée à l’hôtel ou dans une location, faites couler l’eau chaude et froide de la douche, des robinets et nettoyez la pomme de douche pendant au moins 2 minutes. Cela chasse les bactéries accumulées dans les canalisations.
- Ouvrez la fenêtre de la salle de bain en même temps, pour limiter l’inhalation de micro-gouttelettes dans une pièce close.
- Évitez de respirer à pleins poumons juste après avoir fait couler la douche – laissez l’air s’aérer un peu.
- Attention aux bains à remous : leur entretien doit être irréprochable, car ils sont champions toutes catégories pour diffuser la légionelle ! Jetez un œil à l’odeur de l’eau ou à un éventuel dépôt suspect…
- Si vous partez longtemps, informez le propriétaire de purger les systèmes d’eau avant votre arrivée. Plus la période sans utilisation est élevée, plus le risque grimpe.
- Personne fragile ou avec antécédents respiratoires ? Soyez encore plus strict sur l’hygiène des installations aquatiques ou préférez un établissement certifié (EHPA en France, par exemple).
- Ne buvez jamais d’eau provenant de robinets non contrôlés dans certains pays (mais vous n’attraperez pas la légionellose ainsi, elle s’attrape surtout par inhalation… question d’habitude sanitaire).
- Côté climatisation, n’hésitez pas à signaler toute odeur étrange ou humidité anormale. Un filtre mal entretenu, c’est une piste pour un nid à bactéries.
Une vraie bonne pratique pour tout voyageur : repérer à l’avance la réputation d’un hébergement en ligne. Avis négatifs mentionnant de l’eau trouble ou une hygiène douteuse ? À éviter. Les établissements responsables affichent souvent leur politique d’entretien, n’hésitez pas à poser la question directement.
Au retour de vacances : surveillez les symptômes. Fièvre inexpliquée, toux, gêne respiratoire après un voyage, surtout si vous avez fréquenté un spa ou une piscine ? Filez chez le médecin et mentionnez explicitement votre séjour hors domicile. Un test urinaire peut confirmer la légionellose en 24 heures, facilitant le traitement par antibiotique adapté.
Où et quand la légionellose frappe-t-elle vraiment ? Et que prévoit le futur ?
On imagine souvent la légionellose comme une bébête tapie dans les régions humides ou chaudes. Mauvais réflexe : lors de l’épidémie de 2018 autour de l’aéroport de Lyon, le coupable était un système d’eau industrielle. Les zones à risques sont partout où l’eau stagne : hôtels sous-loués, campings peu fréquentés, bateaux de croisière, même les hôpitaux ou maisons de retraite peuvent être touchés si la maintenance flanche.
La saisonnalité est claire. Les pics surviennent entre mai et septembre : c’est le moment où les canicules forcent tout le monde à multiplier douches et bains, les systèmes d’eau tournent à plein régime… ou sortent d’une longue torpeur. Le réchauffement climatique a même tendance à rallonger la période à risque. Depuis une décennie, Santé publique France note que la moitié des cas apparaissaient l’été, contre un tiers trente ans plus tôt. Autre point peu connu : les logements saisonniers (gîtes, maisons secondaires, campings) cumulent tous les problèmes classiques—eau stagnante, entretien aléatoire, fréquentation irrégulière. Il n’est pas rare de retrouver des communiqués municipaux saisonniers incitant les propriétaires à « faire couler l’eau longtemps avant réutilisation ».
Face à ce problème, la prévention se muscle. En France, un arrêté de 2010 impose le contrôle strict des installations collectives, surtout dans le secteur hôtelier ou hospitalier. Certains pays d’Europe du Nord, victimes de gros clusters en 2015 et 2019, imposent la déclaration immédiate de toute suspicion, histoire de couper l’épidémie à la racine. Mais la vigilance ne peut pas reposer que sur la loi. Les voyageurs jouent leur rôle dans leur propre sécurité, et souvent, il s’agit de gestes simples : ne pas vouloir économiser deux minutes à l’arrivée peut vous éloigner d’un lit d’hôpital.
Des perspectives d’avenir ? On voit arriver la surveillance automatisée des installations, la détection précoce dans l’eau grâce à des kits rapides, et des certifications étoiles pour l’hygiène — bien plus rassurantes que la salle de gym dernier cri. Les assureurs s’y mettent aussi, proposant des bonus aux hôtels qui prouveront l’absence de Legionella. Peut-être verra-t-on fleurir sur les sites de réservation un petit logo « Légionelle Control », juste à côté du Wi-Fi gratuit. En attendant, un conseil : ne transformez pas la première douche des vacances en mauvaise expérience, gardez en tête les bons réflexes, et profitez du voyage sans arrière-pensée.
La légionellose est un risque réel mais souvent ignoré. Ce qui est frappant, c’est que la plupart des cas viennent de lieux normalement considérés comme sûrs. Une simple douche après une période d’inactivité peut être un piège invisible. Il faut plus de sensibilisation, pas juste des brochures techniques.
Oh bien sûr, la douche de l’hôtel c’est le nouveau terrain de jeu de la mort microbienne. Tant qu’on va pas se laver les mains avec du chlore avant de s’asseoir sur les toilettes, on est bons. Et puis bon, 10% de mortalité ? C’est moins que les accidents de vélo en ville. On va tous mourir un jour, alors autant le faire en profitant d’une bonne mousse.
Je viens de rentrer de Sicile et j’ai eu peur de prendre une douche pendant 3 jours… j’ai tout fait couler 10 minutes, j’ai ouvert la fenêtre, j’ai chanté pour chasser les bactéries. J’ai même demandé à la réception si ils faisaient une désinfection mensuelle. La dame m’a regardée comme si j’étais folle. Mais je suis vivante. Et je suis fière.
Vous savez ce qui est pire que la légionellose ? Les hôtels qui mettent des filtres à eau en plastique bon marché. Je l’ai vu à Marseille, un truc qui ressemblait à un bidon de lessive. Et ils prétendent être 4 étoiles. La France a perdu le sens du contrôle. On laisse tout se dégrader pour faire des économies. Et puis on s’étonne que les gens tombent malades.
La légionellose, c’est un bon exemple de comment la modernité crée des risques invisibles. On a construit des systèmes d’eau ultra-efficients, mais on a oublié que l’eau doit circuler. La stagnation, c’est la mort silencieuse. Ce n’est pas une question de pays chaud ou froid, c’est une question de logique hydraulique. Et pourtant, on attend toujours qu’un cluster se produise pour réagir. Prévention = intelligence. Pas juste de la peur.
oui bon jai fait un voyage en italie et jai pas fait couler leau et jai pas eu de probleme mais jai quand meme mis un peu deau chaude avant de me doucher juste pour etre sur. cest pas complique. et si tu as 60 ans et que tu fumes ben peut etre que tu devrais eviter les jacuzzis. point. la vie cest pas sans risque mais on peut en reduire plein avec 2 minutes.
Les étrangers viennent en France, ils se douchent, ils tombent malades, et on leur donne des antibiotiques. Mais si un Français tombe malade dans un hôtel en Espagne, on s’en fout. On parle de la légionellose comme si c’était une maladie de touristes, mais c’est une maladie de négligence. Et la France, elle est en retard. On attend que ça arrive pour faire quelque chose. C’est pas une question de santé, c’est une question de fierté nationale.
Il convient de souligner que la réglementation en vigueur, bien que partiellement efficace, ne couvre pas l’ensemble des installations privées saisonnières. Une harmonisation européenne des normes d’entretien, assortie de contrôles aléatoires et de sanctions proportionnelles, serait une avancée majeure. La prévention ne peut être laissée à la discrétion des établissements.
Le vrai game-changer, c’est la data. Si on pouvait connecter les capteurs d’eau aux systèmes de santé publique en temps réel, on pourrait détecter les pics de température ou les périodes de stagnation avant qu’un cas ne se déclare. Les hôtels qui investissent dans ces outils devraient avoir un label visible. C’est pas du futur, c’est du maintenant. On a les techs, on a les données, on a juste pas encore la volonté collective. Mais ça va venir.
Je suis français, j’aime voyager, j’aime les hôtels. Mais j’ai appris à faire couler l’eau. C’est pas compliqué. C’est pas cher. C’est pas une question de paranoïa, c’est une question de bon sens. Et si tout le monde le faisait, on réduirait les cas de 50 %. On a pas besoin d’une loi, on a besoin d’une habitude. Et je suis fier de dire que je la pratique. Allez, on peut tous le faire. Un peu d’effort, et on évite un hôpital. C’est pas une grande chose, mais c’est une grande différence.